Nous arrivons à la tombée d'une nuit glaciale sur notre spot au bout du monde, sur les hauteurs de Molines-en-Queyras à un peu plus de 2000m. On se dit que la nuit sera paisible pour se lancer à l'assaut du Col Agnel le lendemain.

Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir, pas 1, pas 2 ou même 10, mais bien une cinquantaine de camping-cars et caravanes stationnés sur le parking, sur la route, et une interdiction de stationnement pour la week-end: Championnats de France de chiens de traineau.

Mais après une courte discussion avec Toph, le speaker bénévole qui connait tout le monde, on trouve une place au sein du "village" éphémère, au cœur de l'évènement !


Au petit matin, le thermomètre affiche un bon -10° avec un peu de brise. Toutes nos évacuations d'eau sont gelées pour la 1e fois depuis le début du trip.

On s'équipe pour une ascension qui s'annonce aussi belle que longue, avec près de 10km de montée pour atteindre le Col Agnel et ses 2744m.

La route damée s'enfonce dans une superbe vallée glacière, et le paysage tend à s'ouvrir au fur-et-à-mesure que l'on s'élève. Devant nous, tout la haut, on aperçoit le Col. Derrière nous, les Écrins et ses sommets mythiques.


Après 3h d'effort, la fatigue se fait sentir pour nous parents, puisque les enfants ont bien profité de la carriole et du Téléski-Maman. On a même eu le droit à l'attelage géant appelé Téléski-Carriole, c'est à dire Flo qui tire la carriole chargée d'Aaron et de matos, à laquelle est accrochée Candice en ski... A des altitudes pareilles, l'effort est rude! Il est tant de faire un pause repas proche du refuge Agnel à 2600m.


La dernière heure n'a pas non plus été une mince affaire, tant les cuisses étaient fumantes avec les 2 enfants dans la carriole (carriole avec ski 30kg + Aaron 15km + Candice 20kg + du matos (skis des enfants, chaussures, sacs,...) = entre 70Kg et 80kg à tracter... Chris est obligée de pousser l'engin dans les passages les plus pentus des 2 derniers lacets!


Mais quel bonheur immense d'atteindre le sommet, peut-être le point culminant de notre trip.

Quel beau sourire sur le visage de notre fille qui "enfin" met les pieds en Italie pour quelques minutes, seuls là haut, sans vent, sans bruit.

La descente par le même itinéraire prendra bien 1h. Les crampes se font sentir à chaque coup de chasse-neige pour retenir Aaron, ou pour freiner la carriole.


Arrivés au camping-car en fin de journée, les courses sont terminées, les chiens sont à l'abri. Il fait toujours froid. Rien n'a dégelé. On file se coucher à 21h heureux mais crevés, par une nuit qui tombe à -15°.

On découvrira le spectacle de ces championnats de France le lendemain, ainsi que les coulisses toujours bien accompagnés par Toph qui veille au grain.